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Traversée du Pacifique : semaine 2 et arrivée à Auckland

🌊 Océan Pacifique, publié le

On continue la traversée du Pacifique à bord du Cargo Bahia Negra de la compagnie Hamburg Süd (épisodes précédents ici,  et ).

Dimanche 27 octobre 2013

Aujourd’hui, c'est dimanche et, comme tous les dimanches, c’est pizzas et glaces pour le déjeuner. Apparemment le capitaine précédent était un grand amateur de glaces. Il en prenait à tous les repas ! Du coup, quand le capitaine actuel est arrivé, il s’est retrouvé avec des congélos remplis de glaces. Assez pour durer des mois sans refaire le plein.

Ce soir, on change d’heure. Une heure de plus de sommeil !

Lundi 28 octobre

Encore un temps superbe aujourd’hui. Je décide d’aller lire en proue. Apprenant mes leçons, je prends soin de sauter dans le tube de crème solaire avant de sortir. Pas de coup de soleil aujourd'hui, yay!

Depuis la proue, on peut voir en se penchant, le bulbe servant à casser les vagues et stabiliser le navire.
Depuis la proue, on peut voir en se penchant, le bulbe servant à casser les vagues et stabiliser le navire.

Mardi 29 octobre

Aujourd’hui, je me lance enfin à l’écriture des articles du blog en retard. C'est que ça prend du temps de ne rien faire ! Pas facile de caser du temps pour bloguer au milieu de cet océan de farniente.

Au déjeuner, nous avons de la soupe au chou (sans de Funès). A bien y réfléchir je remarque que nous avons du chou ou assimilé au moins une fois par jour : salade de chou chinois, chou à la vapeur, brocolis, potée de chou, soupe de chou que nous n’avons pas terminés la veille… le Chef a dû avoir un bon prix. Ou, peut-être plus vraisemblablement, c’est le standard d’une nourriture saine et équilibrée à la polonaise. N’empêche que les deux autres passagers et moi-même commençons à en avoir plein le chou. Ça chouffit !

Mercredi 30 octobre

J’avais acheté des cartes postales à Carthagène, mais n’ai jamais trouvé la poste pour y acheter des timbres... Après renseignement sur internet, j’ai vu que c’était une sorte d’arnaque locale que de vendre des cartes postales dans le centre ville en indiquant au touriste lambda une direction au hasard concernant le bureau de poste… alors qu’il n’y en a pas en ville ! Le plus proche se situe à l’extérieur des murs, à environ 30 minutes à pied. Bref, je n’ai jamais acheté de timbres.

Du coup, j’écris mes cartes postales colombiennes au milieu du Pacifique et les enverrai depuis la Nouvelle Zélande. C’est aussi ça un tour du monde, non ?

Et rebelote, ce soir on rechange d’heure. Youpi, journée de 25 h !

Jeudi 31 octobre

Je continue l’écriture des articles du blog, ainsi que lecture et films. J’aime bien cette vie faite de peu de choses.

Le soir, nous avons devant nous un coucher de soleil qui envoie du bois.

La mère de tous les couchers de soleil se présente à nous sur le Pacifique.
La mère de tous les couchers de soleil se présente à nous sur le Pacifique.

Vendredi 1er novembre

Ah tiens, c’est la Toussaint. Certains doivent être tout contents d’avoir un week-end prolongé. Les plus jeunes et anglophones ont dû se gaver de bonbons la veille. C’est un peu loin de moi tout ça, me dis-je, devant ma choucroute.

Journée de 25 heures !

Samedi 2 novembre

RAS sous le soleil.  Ca sent la fin.

Dimanche 3 novembre

Changement d’heure le soir. Le dernier, snif.

Lundi 4 Novembre… ah bin non

A force d’allonger les journées de 25 heures, il fallait bien que ça arrive un jour. Nous avons traversé la « Date line », la ligne de Changement de date. Donc nous passons directement du dimanche… au mardi ! Zut alors, on m'a piqué une journée de mon Tour du Monde !

Dans l'autre sens, lorsque le navire traverse le Pacifique vers l’Est, c'est l'inverse, l’équipage a deux fois le même jour. Ils s’arrangent pour que ce soit toujours le dimanche qui soit doublé. Deux fois plus de pizzas et de glaces. Ces hommes savent vivre.

Demain, nous arrivons à Auckland, capitale économique de la Nouvelle Zélande.

Mardi 5 novembre, the end

Réveil à 3 h ce matin. Aïe. Mais le jeu en vaut la chandelle, nous sommes dans la baie d’Auckland et nous nous approchons doucement de la « City of Sails » (« Ville des voiles »), le surnom de la ville d’Auckland.

Un pilote kiwi (surnom donné aux néo-zélandais) est monté à bord pour nous guider jusqu’à bon port. Je retrouve avec plaisir l’accent néo-zélandais et cette tendance à prononcer les « e » en « i » qui donne un certain charme à la langue anglaise (et est aussi parfois l’occasion de blagues d’un goût douteux que je me passerai de détailler ici 😇)

Doucement, on s'approche d'Auckland, reconnaissable à sa "Sky Tower", le gratte-ciel en forme d'antenne surplombant la ville.
Doucement, on s'approche d'Auckland, reconnaissable à sa "Sky Tower", le gratte-ciel en forme d'antenne surplombant la ville.

Le pilote a la charge de guider le bateau dans la baie et donc donne ses ordres au Capitaine et au reste de l’équipage. L’atmosphère est détendue et entre deux manœuvres, on discute de la pluie et du beau temps.

Malgré que le pilote soit le responsable et pilote "à vue", les ordinateurs de bord sont chargés avec le trajet d'approche, pour s'assurer que tout se déroule comme prévu.
Malgré que le pilote soit le responsable et pilote "à vue", les ordinateurs de bord sont chargés avec le trajet d'approche, pour s'assurer que tout se déroule comme prévu.

Auckland ne semble pas énorme vu d'ici... même de plus près d'ailleurs.
Auckland ne semble pas énorme vu d'ici... même de plus près d'ailleurs.

Ayé, nous y sommes presque !
Ayé, nous y sommes presque !

Un peu après 6 heures du matin, nous arrivons à notre quai d’amarrage, en même temps que le soleil se lève.

Les levers de soleil et moi ne sommes en général jamais réveillés au même moment. Cela les rend d'autant plus beau quand je peux en voir un ! Tout ça pendant que notre cargo fait une "marche arrière" aidé par deux remorqueurs.
Les levers de soleil et moi ne sommes en général jamais réveillés au même moment. Cela les rend d'autant plus beau quand je peux en voir un ! Tout ça pendant que notre cargo fait une "marche arrière" aidé par deux remorqueurs.

A six heures et demie, nous sommes amarrés. Fin du transpacifique ! Nous allons prendre un petit déjeuner bien mérité puis je finis de faire mes bagages.

On est amarré. Le chargement/déchargement des containers va pouvoir démarrer.
On est amarré. Le chargement/déchargement des containers va pouvoir démarrer.

Vers 8 h du matin, l’immigration est à bord. Le capitaine m'appelle au téléphone dans ma cabine et je descends au rez-de-chaussée avec mon passeport. La seule question que l’on me pose est si j’ai de la nourriture. Non. Et on me tamponne le passeport. La Nouvelle-Zélande est mon 50e pays visité d’après MapPacker et le 10ème de ce tour du monde. Ca se fête non ?

Hello Kiwi !! (version néo-zélandaise des Hello Kitty mais sans les moustaches).
Hello Kiwi !! (version néo-zélandaise des Hello Kitty mais sans les moustaches).

A 10 h, les passagers britanniques et moi-même faisons nos adieux à l’équipage et mettons pied à terre après 21 jours sur le Bahia Negra (pour moi, 24 pour mes amis britanniques). Nous prenons une navette qui nous déposera juste à l’entrée du port… mais pas avant de prendre une dernière photo de notre vaillant navire. Enfin nous pouvons l’admirer dans toute sa grandeur.

Bahia Negra à son arrivée à Auckland. L'est beau, hein?
Bahia Negra à son arrivée à Auckland. L'est beau, hein?

L’avantage du port d’Auckland est qu’il est l’un des rares à être directement au centre ville. Du coup, je peux marcher vers le centre ville. Je vais enfin pouvoir assouvir mon besoin primal du moment… un expresso ! (ok, un double … bon j’avoue, ce sera deux doubles )

Puis je rejoins la maison d’Hannah et Troy, des kiwis rencontrés au fin fond de la Sibérie deux ans plus tôt et qui m’ont gentiment invité à leur maison dans les hauteurs de la ville.

La suite... bientôt !

Carte
A propos

Moi c'est Sylvestre, ou Sly. En 2013-2014 j'ai pris une année sabatique pour effectuer un tour du monde. Ces quelques pages racontent mes péripéties. Si vous voulez lire l'histore depuis le début, ça commence ici !

J'aime les voyages longs et lents. L'objectif de ce tour du monde était donc de ne pas prendre l'avion. Spoiler, j'ai lamentablement échoué ! Mais j'ai tout de même traversé la plupart des océans en cargo.

Ce site n'est plus régulièrement mis à jour, mais vous pouvez toujours me voir sauter aux quatre coins du monde sur Jumping Traveler ou me contacter sur twitter.