Embarquement immédiat à bord du Bahia Negra, direction la Nouvelle Zélande
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Côte caraïbe, Océan Atlantique,
publié le
Mercredi 16 octobre 2013
Ce soir, j’embarque à bord du cargo (ou porte-conteneur) Bahia Negra de la compagnie Hamburg Süd direction Auckland en Nouvelle-Zélande. Le périple va durer 3 semaines et passera par le canal de Panama puis traversera l'Océan Pacifique.
Un van d’Hamburg Süd doit passer me prendre à l’hostel le soir à 18 h et m’amener au pied du cargo, dans le port commercial de Cartagena. Mais avant cela, je dois passer au bureau de l’immigration (« DAS ») de Cartagena afin d’obtenir mon tampon de sortie du territoire dans l’après-midi. La compagnie Hamburg Süd ayant contacté le DAS la veille et m’ayant remis une lettre à leur intention, l’obtention du tampon est une formalité.
Le soir, comme convenu, on vient me chercher. A bord du van, je ne suis pas seul, il y a déjà un homme à bord, la quarantaine. Après quelques échanges, j’apprend qu’il est Grec, arrivé d’Europe la veille. Ce n’est pas un passager, il est là pour « inspecter » le navire et repartira pour la Grèce le lendemain. Je n’aurai pas plus d’explications.
Une fois arrivés au port, et nos identités confirmées, on attend dans le van qu’un agent des douanes vienne inspecter nos bagages. Après environ 30 minutes d’attente, un homme se présente et nous demande de lui ouvrir nos sacs. La fouille sera approfondie. Il ira même jusqu’à ouvrir une de mes boîtes de lentilles jetables pour en vérifier le contenu. Néanmoins, après quelques minutes, l’ambiance devient détendue et, malgré la fouille, nous blaguons avec l’agent des douanes et le chauffeur du van. Enfin, nous sommes autorisés à remonter dans le van pour se rendre sur le quai où vient juste d’amarrer le Bahia Negra.
Nous montons à bord.
Hamburg Süd Bahia Negra
Le Bahia Negra est un navire récent, en service depuis 2007. Il mesure 254 m de long pour 32 m de large. Soit un peu plus petit que le MSC Uganda, mais tout de même un beau gabarit. Il dessert une route commerciale le conduisant de Philadelphie (États-Unis) à l’Australie, avec escales en Colombie, Panama et Nouvelle Zélande. Le trajet aller-retour dure 70 jours.
A bord, je suis accueilli de manière très cordiale par le capitaine, un homme bon vivant d’une cinquantaine d’années et d’origine polonaise, qui me demande mon passeport ainsi que mon certificat de vaccination contre la fièvre jaune (demandé par les autorités panaméennes pour le passage du Canal). Il m’informe en outre qu’il y a, à bord, un couple de passagers britanniques qui a embarqué à Charleston (Caroline du Sud, États-Unis) et débarquera à Auckland, comme moi. Je prends rapidement congé du capitaine car celui-ci a beaucoup à faire à l’arrivée dans le port.
Le steward, d’origine philippine, me conduit à ma cabine. Celle-ci est celle du 4e ingénieur et se situe sur le deck E (au cinquième étage). Il y a même un ascenseur pour nous y rendre. L’espace est plus réduit comparé au MSC mais aussi plus moderne et « cosy ». Après des mois passés principalement dans des dortoirs, je m’y sens comme dans un 5 étoiles.
Le steward me propose de dîner mais c’est déjà fait me concernant. Le prochain rendez-vous sera pour le petit déjeuner à 7 h 30 le matin.
Je passe ma soirée à lire et à regarder quelques séries. Quelques heures plus tard, les opérations de chargement/déchargement commencent et je suis comme un gamin à regarder les dockers jouer avec ces gros légos. Les "petits" font 20 pieds de long (6 m) et les grands 40 pieds (12 m). Les blancs sont des conteneurs réfrigérés (appelés "reefers").
Jeudi 17 octobre 2013
Traversée des caraïbes, direction Panama
Le réveil sonne à 7 h (j’aime pas les matins). Je me rends compte que nous avons levé l’ancre. Après un coup d’œil par le hublot, je vois que nous sommes encore dans la baie de Cartagena. Nous avons dû partir peu de temps auparavant, je ne m’en suis pas rendu compte (cela montre que la cabine est confortable et bien insonorisée et/ou que j'ai le sommeil très lourd :) ).
Le mess des officiers, où se prennent les repas, se situe sur le deck B. Le steward m’indique ma place à ma table. C’est la table du capitaine à laquelle déjeunent aussi le Chief Mate (le commandant en second, un jeune ukrainien) ainsi que le couple de britanniques, la soixantaine. Nous faisons connaissance. Ceux-ci se rendent en Nouvelle Zélande pour rendre visite à leur neveu. Ce sont des marins aguerris qui ont fait 2 traversées de l’atlantique et qui passent six à neuf mois par an sur leur voilier dans les caraïbes et le reste du temps en Angleterre. Belle vie.
J’apprends que je suis libre de me rendre sur le pont principal (là où sont entassés les containers) ainsi que sur le pont de navigation quand bon me semble (situé au dessus du deck F, soit au 7e étage). Yay !
La journée se passe sur les eaux des caraïbes. Quant à moi, je ne juge même pas nécessaire de visiter le pont de navigation ou le pont principal, bien trop heureux de profiter du confort climatisé et du calme de ma cabine. J'aurai 20 jours pour cela de toute manières.
Plus tard dans la nuit, un orage gronde sur l’océan. Après beaucoup de clichés ratés j’arriverai enfin à capturer un des éclairs déchirant le ciel.
Moi c'est Sylvestre, ou Sly. En 2013-2014 j'ai pris une année sabatique pour effectuer un tour du monde. Ces quelques pages racontent mes péripéties. Si vous voulez lire l'histore depuis le début, ça commence ici !
J'aime les voyages longs et lents. L'objectif de ce tour du monde était donc de ne pas prendre l'avion. Spoiler, j'ai lamentablement échoué ! Mais j'ai tout de même traversé la plupart des océans en cargo.
Ce site n'est plus régulièrement mis à jour, mais vous pouvez toujours me voir sauter aux quatre coins du monde sur Jumping Traveler ou me contacter sur twitter.