Cargo Atlantique Jour 9 : arrivée grandiose à New York !
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New York,
publié le
Lundi 17 Juin 2013
A 4 heures du matin, le téléphone sonne. C’est Émeric qui m’informe qu’on s’apprête à arriver à New York. Plus tard, Émeric mentionnera qu’il m’a trouvé très éveillé au téléphone malgré l’heure matinale. Je lui avouerai que, quand le téléphone a sonné, j’ai bondi dans mon lit, essayé d’allumer la lumière, échoué, abandonné d’essayer d’allumer la lumière, essayé de décrocher le combiné, pas trouvé le combiné, trouvé mes lunettes, fait tomber mes lunettes, trouvé le téléphone, essayé de décrocher, échoué encore, réessayé, réussi, pris ma voix de gars réveillé et répondu au téléphone. Les 20 secondes les plus intensives de toute la traversée. Bref, je ne suis pas matinal.
Une fois habillé, je rejoins Émeric et Véronique à l'extérieur sur le pont du Deck F. Ils ont tout prévu et m’accueillent, une bouteille de champagne à la main pour fêter leur arrivée. A leur première proposition, je refuse poliment le verre (je viens de me lever !!). A la deuxième, what the hell, give me the damn champagne. L'air est chaud et humide.
L’arrivée à New York est lente et grandiose. On se sent comme ces immigrés de l’ancien temps venus d’Europe pour conquérir le nouveau monde avec des étoiles dans les yeux. Nous traversons d’abord le Verrazano Bridge qui relie Staten Island à Brooklyn et marque l’entrée dans la baie de Manhattan sur l’Hudson.
Puis nous apercevons Manhattan dans toute sa splendeur aux premières lueurs du jour. On distingue très bien le nouveau One World Trade Center haut de 541 m et la statue de la liberté.
Puis nous prenons à gauche pour nous diriger vers le port Elisabeth, port de marchandises de New York (se situant en fait au New Jersey). L’entrée dans le port Elisabeth est barrée par le Bayonne Bridge, pont qui a comme particularité que les plus gros cargos (comme le MSC Uganda) ne peuvent passer dessous qu’à marée basse soit seulement une fois toutes les 12 heures. L’arrivée à New York est donc un immense chassé croisé de cargos. On fait la queue pour entrer et les navires se succèdent pour sortir.
Quelques minutes plus tard, le soleil se lève sur Manhattan. Plus grand monde ne parle.
A 6 h nous arrivons à notre point d’amarrage. Nous n’avons pas vu le temps passer !
Une fois aux docks, nous retournons à nos cabines. J’en profite pour faire mes sacs puis je vais prendre le dernier petit déjeuner. Aux environs de 9 h, l’ensemble de l’équipage et des passagers est appelé pour les formalités d’immigration. Les agents américains de l’immigration sont dans la salle des officiers. L’équipage passe en premier, les passagers derrière.
Je suis le premier des passagers à me présenter. On me pose les habituelles questions : qu’est-ce que tu fais là ? Combien de temps tu restes aux US ? Est-ce que tu voyages tout seul ? Où restes-tu aux US ? Mais aussi : comment as-tu pu avoir assez d’argent pour voyager pendant un an ? (Moi : « heu… j’ai travaillé, sir ? beaucoup ? »). Puis on me dit que tout est ok et on tamponne ma fiche d’immigration. En sortant de la salle, on me rappelle. Ils avaient oublié de tamponner le passeport ! Du coup, après moi, ils ont tamponné celui de tout le monde. Y compris de Craig, pourtant américain avec un passeport américain et n’ayant donc pas besoin de visa. Craig était tout content, c’était la première fois qu’il avait un tampon US sur son passeport.
Les agents de l’immigration aux États-Unis sont réputés pour être coriaces, et je sais par expérience que c’est le cas. Mais là pour le coup, c’est le passage aux frontières américaines le plus simple que j’ai jamais fait… après, peut-être, l’arrivée aux Îles Vierges américaines en 2011 où là c’était vraiment du gâteau. En sortant de la salle, je regarde mon passeport : il est indiqué que j’ai le droit de rester 6 mois, jusqu’en décembre. Je pars au Canada dans 2 jours, je suis large. A aucun moment, au Havre ou à New York, des agents des douanes n’auront voulu voir ce qu’on avait dans nos sacs ou les passer aux Rayons X…
Une fois notre tampon en poche, nous sommes fins prêts à débarquer. Nous faisons les adieux avec tout le monde et débarquons nos bagages à quai. Nous attendons là quelques minutes, le temps qu’on vienne nous chercher pour nous amener aux portes du port. Le temps aussi d’observer le ballet incessant de déchargement des containers. Pratiquement 50 % des containers seront déchargés à New York. D’après le capitaine, ils vont en avoir pour un bout de temps.
Rendu à l’entrée du port, on nous commande un taxi pour nous amener à New York downtown. Un chat sauvage monte la garde.
Le taxi arrive. On décide de déposer d’abord Émeric et Véronique, qui sont à Manhattan, puis on ira me déposer à mon hostel, à Long Island. La course nous coûte 120 dollars jusqu’à Manhattan puis 60 de plus jusqu’à mon Hostel. Bienvenue à New York !! Moi et mon budget de 70 dollars par jour commençons à être inquiets…
Moi c'est Sylvestre, ou Sly. En 2013-2014 j'ai pris une année sabatique pour effectuer un tour du monde. Ces quelques pages racontent mes péripéties. Si vous voulez lire l'histore depuis le début, ça commence ici !
J'aime les voyages longs et lents. L'objectif de ce tour du monde était donc de ne pas prendre l'avion. Spoiler, j'ai lamentablement échoué ! Mais j'ai tout de même traversé la plupart des océans en cargo.
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