Émeric et Véronique, rencontrés sur le Cargo avaient loué une voiture pour se rendre à Montréal le mercredi, soit deux jours après l’arrivée à New York. Ils me proposèrent de me joindre à eux. J’avais, à l’origine, pensé rester quelques jours de plus à New York puis monter à Montréal en train. Mais je ne pouvais pas refuser une telle offre. En plus de l’agréable compagnie, cela me permettait de faire l’aller en voiture et le retour en train, et donc de varier les plaisirs.
Rendez-vous est donc pris mercredi matin dans un loueur de Manhattan pour récupérer notre bolide. Nous héritons d’une Chevrolet rouge vif. Parfait pour passer inaperçus ! :) Après une sortie un peu sinueuse de New York (qui, comme toutes les grandes villes, possède un nombre incalculable de sorties, échangeurs et autres routes à 3, 4, 5 ou 6 voies), nous rejoignons l’Interstate 87 qui nous mènera tout droit jusqu'à Montréal. Facile.
Après une paire d’heure de route, nous faisons une pause déjeuner dans une des aires de l’autoroute.
L’aire se présente en fait sous la forme d’un Mall (i.e. ensemble de boutiques) typiquement américain. Petit plaisir coupable, je prends un hamburger chez Burger King.
On reprend la route. Le trajet se déroule loin des gros ensembles urbains. La majeure partie du temps se passe entourée de forêts, de lacs et de collines. Pas du tout ce que j’avais en tête quand je m’imaginais New York (l’état, pas la ville, mais je faisais machinalement l’association entre les deux j'imagine).
Quelques heures plus tard, on s’arrête par hasard à « Frontier Town » pour une « pause biologique ». L’endroit est abandonné et sinistre, on pourrait facilement y imaginer le début d’un film d’horreur où, à la nuit tombée, une bande de jeunes se retrouverait sans essence et donc obligée de passer la nuit dans la voiture… jusqu'au moment où des bruits étranges venant de la ville abandonnée commenceraient à les mettre en panique. La suite on la connaît, à la fin, tout le monde il meurt.
Bref, pas sûr que je ferais un bon scénariste :)
Et on repart sur la route. Juste avant la frontière on fait le plein. C’est moins cher de ce coté.
Le passage de frontière se fait à Saint-Bernard-de-Lacolle. Si c’est pas un super nom pour une ville ça ! Je m’imaginais bien un Saint-Bernard (le chien) avec un gros tube de colle autour du cou. Mais apparemment, non, rien à voir. Tant pis.
La queue de voiture prend un bon bout de temps. Pour passer le temps, on regarde autour de nous.
Quand on arrive au poste, on nous pose des questions d’usage, et, comme nous ne sommes ni Canadiens ni Américains (pour lesquels le passage est simplifié), on nous demande d’aller nous garer plus en avant et de voir un agent de l’immigration.
Mon passage ne pose pas de trop de problème, on me demande combien de temps je compte rester (« dix jours ») et on ne m’embête pas trop plus. C’est plus compliqué pour Émeric. L’agent trouve suspect qu’il soit avec sa copine québécoise, puisse prendre 2 mois de congés payés avec son travail en France et n’a toujours pas de billet de retour. Il doit même présenter des justificatifs justifiant de son emploi et prouvant qu'il dispose d’assez d’argent sur son compte pour les 2 mois à venir (heureusement qu’il avait ces justificatifs ! J’aurais bien été embêté pour ma part).
Résultat des courses : on m’octroie un visa de 6 mois jusqu’en décembre alors que je ne vais rester que 10 jours et Emeric écope d’un tampon avec un joli papier agrafé au passeport (une « fiche de visiteur ») précisant qu’il devra quitter le pays au plus tard le 5 septembre, soit environ 2 mois plus tard. Les joies de l’administration…
Encore une fois, personne n’a vérifié nos sacs, se basant simplement sur notre déclaration.
Mais au moins, on y est : on est au Canada !! On roule environ 90 minutes et on arrive à Montréal où Émeric et Véro me déposent à une bouche de métro pour que je rejoigne l’hostel alors qu’ils vont à l’aéroport rendre la voiture.
Le roadtrip était bien fun (malgré l’épisode des douanes) et aura duré environ 8 heures (on a fait pas mal de pauses aussi). Je me retrouve à Montréal, 4 ans après une première visite, dans un métro où tout est en français, les gens parlent français… vive le Québec :-)
Moi c'est Sylvestre, ou Sly. En 2013-2014 j'ai pris une année sabatique pour effectuer un tour du monde. Ces quelques pages racontent mes péripéties. Si vous voulez lire l'histore depuis le début, ça commence ici !
J'aime les voyages longs et lents. L'objectif de ce tour du monde était donc de ne pas prendre l'avion. Spoiler, j'ai lamentablement échoué ! Mais j'ai tout de même traversé la plupart des océans en cargo.
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