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Pingouins, otaries, oiseaux et plus sur la péninsule d’Otago

🇳🇿 Otago, Nouvelle-Zélande, publié le

Mardi 3 décembre 2013

Après l’escale européenne imprévue, je reprends l’aventure tourdumondesque. Hier, je suis arrivé à Dunedin, ville du sud de la Nouvelle-Zélande, après 30 heures d’avion depuis Paris (aïe). Aujourd'hui je vais réaliser un rêve.

J’ai réservé un lit au YHA Dunedin, un hostel très confortable et très bien placé dans le centre ville. Malheureusement, cet hostel n’est pas inclus dans la liste des hostels fournissant l’internet gratuit lorsqu’on à la carte de membre YHA. Et pire, l’internet est le plus cher que j’ai jamais rencontré : $5 NZD (3,5 €) pour 50 Mo ! Les premiers 50 Mo sont inclus dans le prix du lit mais au final, le geek que je suis dépensera presque plus le premier jour en forfait internet qu’en coût de la chambre ! Après quelques explorations, je trouverai finalement le wifi gratuit de la bibliothèque municipale avec ses bancs ensoleillés. Parfait !

Péninsule d’Otago : objectif pingouins, mais pas que

Mon choix d’arriver à Dunedin n’est pas anodin. Je suis ici pour remplir mon objectif principal en Nouvelle-Zélande : partir à la rencontre de pingouins !

NOTE : en bon français, un pingouin et un manchot sont des espèces totalement différentes. Les pingouins sont des oiseaux se trouvant à l’hémisphère Nord et pouvant voler (car étant des oiseaux, oui). Les manchots sont ces animaux de l’hémisphère sud que nous appelons communément pingouins car c’est le nom donné à ces animaux dans la plupart des autres langues (en anglais par exemple : « penguin »). Étant donné ma prépondérance latente à parler franglais et parce que j'adore le mot pingouin, je me permettrai dans la suite d’appeler les manchots des pingouins. Et toutes mes excuses aux ornithologues à cheval sur les conventions.

La Péninsule d’Otago est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut voir le Yellow Eyed Penguin, ce que Wikipedia me suggère de traduire par Manchot Antipode ou encore, plus littéralement, « Manchot à œil jaune ».

Je suis un grand fan des pingouins (en plus des chats, des marmottes, des toucans et des loutres… on a les goûts qu’on peut). La dernière fois que j’avais vu des pingouins était au début de mon tour du monde, au Zoo de Montréal. Il me semble que cela fait une éternité que j’étais au Canada, mais en fait, j’y étais il y a seulement quelques mois ! Le temps s’écoule plus lentement en voyage ?

A peine arrivé à Dunedin, je me renseigne à l’hostel et réserve immédiatement un tour avec l'entreprise Elm Wildlife Tours. Ce tour débutera à 15 h 30 et durera 6 heures, à la rencontre des animaux sauvages de la péninsule d’Otago, à 45 minutes en van de Dunedin. Elm Wildlife Tours a racheté à des agriculteurs quelques bandes de terres le long des côtes et peut ainsi proposer aux touristes des rencontres privatives en petits groupes avec les animaux dans leur habitat naturel. Ici, point de cage, point de chemins goudronnés avec des panneaux explicatifs… juste la nature avec quelques cabines d'observation en bois dans lesquelles se cacher pour observer la faune sans la déranger. Au programme, si on est chanceux : oiseaux en pagaille, otaries à fourrure, pingouins, lions de mers, albatros royaux… tout un programme ! Le tour coûte $105 NZD ($95 avec une carte backpacker comme la carte YHA) soit environs 65 €.

Le van d'Elm Wildlife Tour, on ne peut pas le rater.
Le van d'Elm Wildlife Tour, on ne peut pas le rater.

Les oiseaux de la péninsule d’Otago

Le Van passe me prendre à 15 h 15 directement à l’hostel, puis il effectue quelques arrêts supplémentaires pour prendre le reste de la compagnie. Nous serons une dizaine au total. Notre chauffeur-guide nous emmène alors dans la péninsule.

Après 30 minutes de route, nous rejoignons la campagne de la péninsule. La journée est magnifique.

Arrivée en péninsule d'Otago, on n'aurait pas pu avoir un meilleur temps.
Arrivée en péninsule d'Otago, on n'aurait pas pu avoir un meilleur temps.

Vers la gauche on remonte le bras de mer vers Dunedin. Vers la droite on arrive dans l'Océan Pacifique
Vers la gauche on remonte le bras de mer vers Dunedin. Vers la droite on arrive dans l'Océan Pacifique

La première étape est un poste d’observation près des rochers sur la côte où on peut, en général, voir des otaries à fourrures. Mais en chemin, nous croisons une multitude d’oiseaux. Notre guide les traque pour nous et nous les décrit un a un. Il est incollable sur leur nom, leur mode de vie ou toute autre question que nous lui posons. On sent qu’il n’est pas là juste pour balader le touriste lambda et empocher son argent. Ça fait plaisir !

Des cygnes noirs, introduits depuis l'Australie.
Des cygnes noirs, introduits depuis l'Australie.

Un kingfisher ou martin-pêcheur en français. Désolé pour la mauvaise qualité de la photo mais cet animal très sauvage s'est envolé dès que nous avons essayé de nous approcher un peu plus.
Un kingfisher ou martin-pêcheur en français. Désolé pour la mauvaise qualité de la photo mais cet animal très sauvage s'est envolé dès que nous avons essayé de nous approcher un peu plus.

Une échasse blanche (poaka en maori) se repose sur une patte au bord de l'eau.
Une échasse blanche (poaka en maori) se repose sur une patte au bord de l'eau.

Un paradise duck ou tadorne de Nouvelle-Zélande en français. Comme son nom l'indique, cette espèce est endémique en Nouvelle-Zélande. La femelle est facilement reconnaissable à sa tête blanche et son corps brun.
Un paradise duck ou tadorne de Nouvelle-Zélande en français. Comme son nom l'indique, cette espèce est endémique en Nouvelle-Zélande. La femelle est facilement reconnaissable à sa tête blanche et son corps brun.

Le tadorne mâle, lui aussi facilement reconnaissable à son corps gris-noir. Les tadornes vivent en général en couple, comme c'est le cas ici.
Le tadorne mâle, lui aussi facilement reconnaissable à son corps gris-noir. Les tadornes vivent en général en couple, comme c'est le cas ici.

On croisera même un pukeko coursant un lièvre car, apparemment, ce dernier s’approchait trop près du nid.

Après cette mise en bouche, on passe aux plats de résistance. Premier service : les otaries !

Otaries à fourrures (ou ours de mer)

Le van nous amène à l’entrée des terres rachetées aux agriculteurs par Elm Wildlife. On va faire le reste du chemin vers la cabine d’observation en contrebas, à pied. Nous marchons au milieux des moutons.

Un chemin au milieu des moutons ? Pas de doute, nous sommes bien en Nouvelle-Zélande
Un chemin au milieu des moutons ? Pas de doute, nous sommes bien en Nouvelle-Zélande

Après quelques minutes de marche, nous arrivons à une petite cabine d’où nous pouvons observer un éperon rocheux. Derrière, le Pacifique. Au début, on croit qu'on est malchanceux et qu’il n’y a rien à voir.

La vue depuis la cabine. Heu... bof, non ?
La vue depuis la cabine. Heu... bof, non ?

Mais à y regarder plus attentivement, on se rend compte que sur les rochers, traînent des dizaines de fur Seals, des otaries à fourrure, encore appelées ours de mers.

Un otarie à fourrure faisant une sieste, sûrement bien méritée.
Un otarie à fourrure faisant une sieste, sûrement bien méritée.

Ces otaries à fourrure risquaient de disparaître pour cause de pêche intensive au XXe siècle. Des mesures de protection efficaces ont été mises en place en Nouvelle-Zélande et cette espèce n’est, aujourd’hui, plus menacée d’extinction.

Une otarie femelle nourrissant son petit.
Une otarie femelle nourrissant son petit.

Les mâles adultes atteignent 2,5 mètres et peuvent peser jusqu’à 185 kg. Les femelles, quant à elles, ne mesurent que 1,5 mètre et pèsent 50 kg. Il est donc aisé de les différencier.

A gauche l'otarie mâle, massif. A droite une mère et son petit voulant partir explorer les alentours. Sa mère passera son temps à le ramener près d'elle.
A gauche l'otarie mâle, massif. A droite une mère et son petit voulant partir explorer les alentours. Sa mère passera son temps à le ramener près d'elle.

Nous restons un moment à observer ces géants des mers. Ils sont vraiment patauds et un peu ridicules sur ces rochers mais deviennent très agiles une fois dans l’eau.

Il est alors temps d’attaquer le deuxième plat de résistance : les pingouins ! Nous rejoignons notre point de départ puis prenons un sentier en direction de la plage.

Nous nous dirigeons vers la plage en contrebas. Même sans animaux visibles, la ballade reste magnifique. Je suis très content de cette photo !
Nous nous dirigeons vers la plage en contrebas. Même sans animaux visibles, la ballade reste magnifique. Je suis très content de cette photo !

Le manchot antipode, un pingouin forestier ?

Il existe 18 espèces de manchots au monde. Le manchot antipode (ou Yellow Eyed Penguin comme il convient de l’appeler ici donc) est le plus rare de tous. On n’en dénombre que 5 000 à 6 000 et on ne les trouve que sur l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande. C’est le plus gros pingouin vivant dans les régions tempérées. Les maoris l’appellent Hoiho ce qui signifie « faiseur de bruit »  en raison de son cri puissant et facilement reconnaissable. Cette espèce est aussi dite « à œil jaune » en raison du jaune entourant les yeux de l’adulte.

Alors que nous arrivons à un petit portail permettant d’accéder à la plage, un premier spécimen nous accueille… et nous barre la route !

Un pingouin antipode nous empêche d'accéder à la plage. C'est un soirée privée ?
Un pingouin antipode nous empêche d'accéder à la plage. C'est un soirée privée ?

On ne dérange pas un pingouin sur son territoire, nous faisons donc un détour.

En chemin, nous croisons un terrier à l’intérieur duquel se trouve un petit Blue Penguin ou manchot pygmée, le plus petit pingouin au monde (environ une trentaine de centimètres). Étant bien caché au fond de son terrier, je n’arrive pas à le prendre en photo correctement, mais il est très mignon.

Arrivés sur la plage, nous croisons une carcasse de lion de mer dans un état de décomposition avancée (avec les mouches et tout et tout). Pas de photo non plus, je ne voudrais pas vous retourner l’estomac.

Nous rejoignons alors une cabine sur la plage… et le spectacle commence !

Des moutons et un pingouin. J'adore la Nouvelle-Zélande !
Des moutons et un pingouin. J'adore la Nouvelle-Zélande !

A la différence des manchots de l’antarctique, le manchot antipode ne niche pas en colonie avec des milliers de ses congénères. Cet animal très sauvage préfère l’intimité d'un nid dans la forêt ou des hautes herbes loin des regards indiscrets. Il passe en général la journée en mer à pêcher puis rentre en fin d’après-midi au nid. C’est la raison pour laquelle à 18 h, lorsque nous arrivons à la plage, le timing est parfait !

"On se cache dans les herbes, tu ne nous vois pas hein?". Heu... si.
"On se cache dans les herbes, tu ne nous vois pas hein?". Heu... si.

Mon appareil photo compact n'a pas un zoom très puissant. Pas top pour faire de la photo animalière. Après quelques bidouilles et essais ratés, je trouve un moyen de prendre des photos en collant ma paire de jumelles à l’objectif photo de mon téléphone. Oh Joie.

Celui-là a dû oublier quelque chose, il retourne faire les courses en mer.
Celui-là a dû oublier quelque chose, il retourne faire les courses en mer.

Celui-ci prend même la pose pour nous. Claaaaaasse.
Celui-ci prend même la pose pour nous. Claaaaaasse.

Un jeune particulièrement curieux viendra nous observer, jusqu'à un mètre de la cabine, pour notre plus grand plaisir.
Un jeune particulièrement curieux viendra nous observer, jusqu'à un mètre de la cabine, pour notre plus grand plaisir.

Avant l’arrivée de l’Homme, il n’y avait pas de mammifère en Nouvelle-Zélande et donc pas vraiment de prédateurs pour ces animaux. Depuis l’arrivée des mammifères sur l’île ainsi que de l’exploitation des terres en bordure des côtes à des fins agricoles, les manchots antipodes sont devenus une espèce menacée. L’initiative de rachat de ces terres par Elm Wildlife (et d’autres) à des fin touristiques et de préservation a porté ses fruits. Ces dernières années ont vu une recrudescence des couples de pingouins nichant sur ces terres.

Jeu Astrapi #2: où est Ping le Penguin?
Jeu Astrapi #2: où est Ping le Penguin?

Pas trouvé ? Il était juste au milieu !
Pas trouvé ? Il était juste au milieu !

D'ailleurs, je crois qu'on a ici affaire à un pingouin chanteur.
D'ailleurs, je crois qu'on a ici affaire à un pingouin chanteur.

Nous passons plus d’une heure à les observer depuis deux cabines différentes. Le guide est très satisfait de la journée. Il nous assure que c’est la meilleure observation de pingouins qu’il ait faite de la saison. Il a l’air sincère.

Au loin, se reposent quelques lions de mers (bien vivants cette fois). Mais je suis trop pris dans mon observation pingouinesque pour leur accorder mon attention. Chacun ses priorités, désolé 😊.

Alors que nous quittons la plage, un pingouin rentre au nid.
Alors que nous quittons la plage, un pingouin rentre au nid.

Les albatros royaux resteront trop fiers pour se montrer

Le dernier grand moment de ce tour devait être l’observation des albatros royaux de retour au nid. Les albatros sont les plus gros des oiseaux marins. L’albatros royal est l’espèce la plus grande des albatros. Un albatros royal peut mesurer jusqu’à 1,20 m de la queue au bec et jusqu’à 3,30 m d’envergure !

Nous reprenons le van et nous dirigeons vers la pointe de la péninsule. Malheureusement, la chance que nous avons eue avec les pingouins ne se retrouvera pas avec les albatros. Nous n’en verrons qu’un de loin, au-dessus de l’océan. Après 30 minutes d’observation infructueuse, nous décidons de rentrer sous le coucher de soleil, il est 20 h 30. Me concernant, cela ne me dérange pas trop, j’étais venu pour les pingouins et je n’ai pas été déçu !

Alors que nous rentrons à Dunedin, le paysage en ce début de soirée est magnifique.

Paysage de début de soirée sur la péninsule d'Otago.
Paysage de début de soirée sur la péninsule d'Otago.

Le bras de mer à marée basse.
Le bras de mer à marée basse.

Ce tour restera pour moi le meilleur souvenir de Nouvelle-Zélande. Et j'ai beaucoup de très bons souvenirs en Nouvelle-Zélande. Je vous le recommande donc ! Et non, je n’ai aucune sorte d’arrangement commercial avec Elm Wildlife Tours.

Carte
A propos

Moi c'est Sylvestre, ou Sly. En 2013-2014 j'ai pris une année sabatique pour effectuer un tour du monde. Ces quelques pages racontent mes péripéties. Si vous voulez lire l'histore depuis le début, ça commence ici !

J'aime les voyages longs et lents. L'objectif de ce tour du monde était donc de ne pas prendre l'avion. Spoiler, j'ai lamentablement échoué ! Mais j'ai tout de même traversé la plupart des océans en cargo.

Ce site n'est plus régulièrement mis à jour, mais vous pouvez toujours me voir sauter aux quatre coins du monde sur Jumping Traveler ou me contacter sur twitter.