Cargo Atlantique Jour 8 : visite de la salle des machines
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Océan Atlantique,
publié le
Dimanche 16 Juin 2013
Dernier jour à bord du MSC Uganda. Demain c’est New York !
Aujourd’hui, nous visitons la salle des machines !! Je savais que pour propulser un navire de cette taille (le navire fait 294 m de long pour rappel), il fallait une sacrée machine de guerre. Mais ce n’est qu’en visitant la salle des machines qu’on se rend compte de l’immensité de la chose.
La salle des machines se situe à l’arrière du bateau. Nous commençons d’abord par la salle de contrôle où on nous montre à quoi sert chaque tableau. Tout y est au minimum doublé afin de parer à d'éventuels dysfonctionnements.
On nous explique qu’il y a 2 types de fuel : un sans sulfure qui est utilisé près des côtes selon les régulations en vigueur aux États-Unis et en Europe. Et un au sulfure, qui est utilisé en pleine mer. Le fournisseur de fuel garantit la qualité du fuel et les quantités de sulfure. Mais le MSC procède à ses propres échantillons à chaque plein à Bremerhaven et demande à un labo indépendant de confirmer ces valeurs pour s’assurer que les « données fabricants » sont correctes.
Puis on nous distribue des casques anti-bruit et nous nous dirigeons vers la salle des moteurs en elle-même. La salle est haute de 4 étages. Quatre étages, c’est la place nécessaire pour y ranger le moteur principal. C’est un moteur 2 temps à 9 pistons. Difficile à rendre en photo (et sans le bruit assourdissant et les vibrations!) mais il est gigantesque.
En plus de la redondance des systèmes, la salle des moteurs contient aussi un très grand nombre de pièces détachées prêtes à prendre la relève si une pièce venait à lâcher. Notamment, ce piston de rechange à cheval entre 2 étages (soit environ 4 m de long ?).
Nous faisons le tour de l’ensemble des installations. Ce n’est pas toujours facile de comprendre ce que raconte le Chief Engineer vu le bruit mais on comprend qu’on passe devant :
les appareils pour chauffer le fuel (il doit être chauffé à presque 100° C pour être assez liquide et servir à la combustion)
les moteurs auxiliaires (il y en a 3 + 1 petit d’urgence)
la solution de désalinisation et de traitement d’eau aux UV
les solutions de refroidissement à l’eau de mer
l’atelier de réparation avec ses clés pesant plusieurs dizaines de kg
les réservoirs de secours
le système de retraitement de l’eau et des déchets
Nous finissons à fond de cale pour contempler l’arbre relié à l’hélice. Il tourne à ce moment à environ 78 tours par minute et propulse le bateau à 18 nœuds. On imagine, juste derrière la paroi, l’énorme hélice de 10 m de diamètre brassant des quantités inouïes d’eau à chaque rotation.
Fin de la visite, il est presque midi… vite à manger ! Il nous semble que les officiers sont plus souriants depuis la soirée d’hier.
Comme nous sommes dimanche, c’est fête. Le café de 15 h est servi à la recreation room du deck E (là où nous avions passé la soirée hier) et un gâteau chocolat / cerises au kirsch y est servi. S’il y a bien une chose dont on ne manque pas sur ce bateau, c’est de nourriture !
Il me reste 4 bières à terminer d’ici demain matin. Je demande donc de l’aide à mes acolytes de passagers. Ils répondent présents après le dîner. C’est beau la solidarité à bord d’un navire.
Le soir on profite de notre dernier coucher de soleil et un arc-en-ciel nous souhaite la bienvenue dans les eaux américaines.
Moi c'est Sylvestre, ou Sly. En 2013-2014 j'ai pris une année sabatique pour effectuer un tour du monde. Ces quelques pages racontent mes péripéties. Si vous voulez lire l'histore depuis le début, ça commence ici !
J'aime les voyages longs et lents. L'objectif de ce tour du monde était donc de ne pas prendre l'avion. Spoiler, j'ai lamentablement échoué ! Mais j'ai tout de même traversé la plupart des océans en cargo.
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