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Traversée du Canal de Panama à bord du Cargo Bahia Negra

🇵🇦 Canal de Panama, publié le

Vendredi 18 octobre 2013

Au petit matin, nous sommes à l’entrée du Canal de Panama. Avec nous, de nombreux autres porte-containers patientent dans la baie.

Au petit matin, la vue depuis mon hublot. Devant nous, un cargo MSC pollue l'atmosphère avec ses fumées noires.
Au petit matin, la vue depuis mon hublot. Devant nous, un cargo MSC pollue l'atmosphère avec ses fumées noires.

Nous avons de la chance de commencer la traversée du Canal au petit matin. En général, tout ou partie de la traversée se fait de nuit. Après le petit-déjeuner, nous montons sur le pont de navigation, d’où nous pourrons suivre toutes les manœuvres.

Le Canal de Panama en quelques chiffres

Le canal est constitué de 6 écluses, 3 côté Atlantique et 3 côté Pacifique. Entre les deux groupes d’écluses se situe le Lac Gatún, aménagé pour laisser passer les cargos. L’ensemble du canal entre les deux océans fait environ 80 km de long.

Le Lac Gatún se situe à environ 26 m au-dessus du niveau de la mer. En effet, il est nécessaire d’être au-dessus du niveau de la mer afin ne pas provoquer des courants d’un océan à l’autre en fonction des marées de ceux-ci.

Carte du Canal de Panama, cliquez pour agrandir (Crédit: Wikipedia / Creative Commons).
Carte du Canal de Panama, cliquez pour agrandir (Crédit: Wikipedia / Creative Commons).

Le canal a une capacité de 42 passages quotidiens. La taxe de passage d’un porte container comme le Bahia Negra est d’environ 300 000 dollars ! Ce coût peut être beaucoup plus élevé pour des charters dont la demande de passage est faite en dernière minute. Les créneaux de passage du Bahia Negra sont bloqué environ 1 an à l'avance par exemple.

Passage des Gatún Locks, côté Atlantique

Peu après 9 heures nous approchons les premières écluses. Nous sommes à ce moment rejoints par le Pilote et l’équipage panaméen qui vont aider l’équipage du Bahia Negra au passage du canal.

Depuis leur (petit) bateau, l'équipage panaméen et le pilote montent à bord. Au fond, on distingue la première écluse.
Depuis leur (petit) bateau, l'équipage panaméen et le pilote montent à bord. Au fond, on distingue la première écluse.

A chaque arrivée dans un port dans le monde, un pilote local monte à bord pour guider le navire jusqu’à quai, mais la responsabilité du navire reste celle du capitaine qui peut décider de ne pas suivre les ordres du pilote. Sauf pour le Canal de Panama. Le Canal de Panama est le seul endroit au monde où le pilote prend la responsabilité du navire lors de la traversée.

Notre pilote est un Panaméen bavard, la soixantaine, clairement fier de son canal et de son travail et ayant toujours une anecdote à partager.

Actuellement, les plus gros navires pouvant traverser le canal de panama font environ 320 m de long pour 33 de large et 12,5 de profondeur (navires dits de type « Panamax ») autorisant le passage de cargos pouvant transporter 5.200 TEU (Twenty feet Equivalent Unit, charge équivalente à 5 200 containers de 20 pieds).

Des travaux gigantesques sont actuellement en cours pour ouvrir un nouveau canal plus grand et plus large qui permettra de faire passer des navires de taille plus importante (366 m x 49 m x 15,2 m, navires dits de type "New Panamax") pouvant transporter jusqu'à 12.000 TEU. Le nouveau canal devait être mis en service en 2014 mais il est probable qu’il faudra plutôt s’attendre à 2015, d’après notre pilote bavard.

Sur les côtés sont entreposées les écluses géantes du futur Canal.
Sur les côtés sont entreposées les écluses géantes du futur Canal.

Au bord de l'eau, ce n'est pas un bout de bois mais un alligator qui garde le canal !
Au bord de l'eau, ce n'est pas un bout de bois mais un alligator qui garde le canal !

Alors que nous approchons la première écluse, nous sommes aidés par de puissants remorqueurs qui nous poussent et nous maintiennent dans le bon alignement.

Les remorqueurs font en sorte que nous rentrions bien gentiment dans l'écluse sans tout casser sur notre passage.
Les remorqueurs font en sorte que nous rentrions bien gentiment dans l'écluse sans tout casser sur notre passage.

Puis, lorsque nous approchons de la jetée, nous nous arrimons à des locomotives (deux à l’avant, une à l’arrière de chaque côté) qui vont nous accompagner le long des 3 écluses pour maintenir le navire au positionné correctement dans les écluses.

Le long du quai, on aperçoit une des locomotives qui vont remplacer les remorqueurs pour nous maintenir dans l'alignement.
Le long du quai, on aperçoit une des locomotives qui vont remplacer les remorqueurs pour nous maintenir dans l'alignement.

Le capitaine et le pilote commandent le bateau depuis le poste de commande déporté sur la droite du pont de navigation (il y en a un aussi sur la gauche).
Le capitaine et le pilote commandent le bateau depuis le poste de commande déporté sur la droite du pont de navigation (il y en a un aussi sur la gauche).

Le poste de commande principal est donc vide. On voit que les grandes roues d'un mètre de diamètre ne sont plus en vogue.
Le poste de commande principal est donc vide. On voit que les grandes roues d'un mètre de diamètre ne sont plus en vogue.

Enfin, nous entrons dans la première écluse. Il est 11 h. Pendant que nous « montons », à côté de nous, un autre cargo venant du Pacifique, lui, « descend ».

On est dans l'écluse ! Pendant que nous gravissons vers le lac, notre voisin de droite lui, descend. Et derrière, un autre cargo est déjà prêt à nous suivre.
On est dans l'écluse ! Pendant que nous gravissons vers le lac, notre voisin de droite lui, descend. Et derrière, un autre cargo est déjà prêt à nous suivre.

La première écluse passée, il est midi, l’heure du déjeuner ! Le pilote est invité à déjeuner au mess des officiers, comme le veut l’usage.

Depuis le mess des officiers, on peut continuer à observer le passage des Gatún Locks.
Depuis le mess des officiers, on peut continuer à observer le passage des Gatún Locks.

Après le déjeuner, nous sortons de la deuxième écluse pour entrer dans la troisième.

Derrière nous, les 2 écluses. Encore une et nous aurons quitté l'Atlantique !
Derrière nous, les 2 écluses. Encore une et nous aurons quitté l'Atlantique !

Dans le sens inverse, les navires continuent de passer. Celui-ci est très propre et entretenu. Cela semble indiquer qu'il transporte des denrées comestibles comme des céréales.
Dans le sens inverse, les navires continuent de passer. Celui-ci est très propre et entretenu. Cela semble indiquer qu'il transporte des denrées comestibles comme des céréales.

Lac de Gatún

Quelques temps plus tard, nous sommes sur le lac de Gatún que nous traversons à vitesse réduite. On y passe tout l'après midi.

Dans le lac de Gatún, certains navires attendent leur tour.
Dans le lac de Gatún, certains navires attendent leur tour.

Après le lac, le passage se rétrécit et on entre dans un chenal.
Après le lac, le passage se rétrécit et on entre dans un chenal.

Écluse de Pedro Miguel

Vers 17 h, nous arrivons à l’écluse de Pedro Miguel.

En approche de l'écluse de Pedro Miguel, le soleil se couche doucement.
En approche de l'écluse de Pedro Miguel, le soleil se couche doucement.

Nous patientons environ une heure à cette écluse, en raison d’un « embouteillage » aux écluses de Miraflores, les dernières avant le Pacifique. Lorsque nous repartons, il fait nuit.

Et sous ces latitudes le soleil se couche très rapidement.
Et sous ces latitudes le soleil se couche très rapidement.

Et toujours des remorqueurs nous aident et nous poussent pour qu'on soit dans le bon alignement.
Et toujours des remorqueurs nous aident et nous poussent pour qu'on soit dans le bon alignement.

Sur le pont de pilotage, les cartes du Canal sont de sortie.
Sur le pont de pilotage, les cartes du Canal sont de sortie.

Le poste de commandement a un petit air de Star Trek.
Le poste de commandement a un petit air de Star Trek.

Écluses de Miraflores

Nous arrivons à Miraflores vers 20 h 30. Ca me fait drôle d’y être car j’y étais venu en touriste 2 ans auparavant, lors de ma première visite du Panama.

Le petit bâtiment gris est celui depuis lequel les touristes peuvent voir les navires passer. La vue est sympa mais pas terrible comparée à celle, imprenable, depuis un navire lui même.
Le petit bâtiment gris est celui depuis lequel les touristes peuvent voir les navires passer. La vue est sympa mais pas terrible comparée à celle, imprenable, depuis un navire lui même.

Vers 22 h nous arrivons enfin à Balboa, le port de Panama City. Nous allons y passer la nuit et une partie du lendemain pour charger/décharger des containers.

Samedi 19 octobre 2013

Le planning original prévoyait de larguer les amarres vers midi, mais des longueurs dans le chargement/déchargement ainsi qu’un problème sur l’un des conteneurs réfrigérés (« reefer ») fera que nous ne larguerons finalement les amarres que vers 17 h.

Le Maersk, dans le port de Balboa, est trop gros pour passer le Canal. Il décharge donc ses containers côté pacifique et ceux-ci seront transportés par train jusqu'à la côte Atlantique où un autre cargo les chargera (et vice-versa)
Le Maersk, dans le port de Balboa, est trop gros pour passer le Canal. Il décharge donc ses containers côté pacifique et ceux-ci seront transportés par train jusqu'à la côte Atlantique où un autre cargo les chargera (et vice-versa)

En quittant le port de Balboa, nous passons sous le Pont des Amériques, qui représente la jonction symbolique entre le continent Nord-américain et le continent Sud-américain.
En quittant le port de Balboa, nous passons sous le Pont des Amériques, qui représente la jonction symbolique entre le continent Nord-américain et le continent Sud-américain.

De loin, nous apercevons les gratte-ciel de Panama.

Vue de la ville de Panama depuis la côte Pacifique.
Vue de la ville de Panama depuis la côte Pacifique.

Nous sommes dans l’Océan Pacifique. Nous n’allons plus voir de terre ferme pendant 17 jours.

Carte
A propos

Moi c'est Sylvestre, ou Sly. En 2013-2014 j'ai pris une année sabatique pour effectuer un tour du monde. Ces quelques pages racontent mes péripéties. Si vous voulez lire l'histore depuis le début, ça commence ici !

J'aime les voyages longs et lents. L'objectif de ce tour du monde était donc de ne pas prendre l'avion. Spoiler, j'ai lamentablement échoué ! Mais j'ai tout de même traversé la plupart des océans en cargo.

Ce site n'est plus régulièrement mis à jour, mais vous pouvez toujours me voir sauter aux quatre coins du monde sur Jumping Traveler ou me contacter sur twitter.