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Cargo Atlantique Jour 7 : invitation surprise du capitaine

🌊 Océan Atlantique, publié le

Samedi 15 Juin 2013

La journée se passe, belle et tranquille. Je finis l’Axe du Loup. Quelle aventure tout de même ! Je ne suis pas de cette trempe d’aventuriers, trop d’efforts et pas assez de sommeil :) Mais j’admire ces personnes avec une telle force mentale qu’elles sont capables de repousser leurs limites physiques.

A propos d'activité physique : visite de la piscine et de la salle de sport

La salle de sport. Est-il utile de préciser que je n'ai pas jugé nécessaire de tester les équipements ?
La salle de sport. Est-il utile de préciser que je n'ai pas jugé nécessaire de tester les équipements ?

La piscine., vide. Pas de problème pour la remplir d'après le capitaine, mais l'eau n'est pas chauffée donc la température sera celle de l'Atlantique. Bof..
La piscine., vide. Pas de problème pour la remplir d'après le capitaine, mais l'eau n'est pas chauffée donc la température sera celle de l'Atlantique. Bof..

Les jours précédents ayant été brumeux et nuageux, quel bonheur aujourd’hui d’avoir un beau grand soleil.

Et toujours de l'eau tout autour
Et toujours de l'eau tout autour

Oui, il y avait un petit vent ce soir là.
Oui, il y avait un petit vent ce soir là.

Pas mal :)
Pas mal :)

En fin d'après midi, c’est apéro ! J’ouvre la bouteille de vin Sud Africain que j’avais achetée sur le bateau quelques jours plus tôt et on se la siphonne à quatre avant d’aller dîner. A la fin du dîner (il est donc 18 h 10...), le capitaine nous invite à rejoindre les officiers à 19 h pour partager quelques bières. Deuxième apéro !

L’apéro avec l’équipage des officiers est vraiment intéressant. Nous trouvions les allemands assez fermés et froids et c’est un plaisir de les rencontrer dans leur élément, c’est-à-dire lubrifiés à la bière. La bière est au marin allemand ce que la cuisson vapeur est à la moule : il en faut un bon coup pour qu’ils s’ouvrent.

C’est donc autour d’un carton de 24 budweisers tchèques que nous apprenons les ragots du moment. Entre autre et dans le désordre :

Le cook et le capitaine

Le capitaine n’en peut plus du cook philippin. Tout y est trop gras et toujours la même chose. Il y a tout de même du progrès depuis les premières remontrances mais c’est toujours pas ça. Pour ma part, je suis satisfait des repas même si j’imagine qu’après 3 mois à ce régime mon avis ne serait pas le même.

Les allemands et les philippins/kiribatiens

D’une manière générale, les allemands ont du mal avec les philippins / kiribatiens. Un choc des cultures classique, les allemands reprochant aux autres leur lenteur et que pour un qui travaille, trois autour regardent. A mon humble avis, cet avis tranché est un peu facile, de ce que j’ai pu voir, les allemands ne sont pas les champions de la communication non plus. Et les membres d'équipage (non officiers) restent 11 mois à bord avant de rentrer pour 2 mois. Alors que les officiers eux ne restent en général que 3 mois avant de rentrer pour un mois. Bref.

Comment est affrété le MSC Uganda

Le montage d’affrètement du navire n’est pas des plus simples. Le bateau, qui s’appelait à l’origine le « Punjab Senator » a été racheté par un groupe d’individus (que le capitaine nomme « les dentistes » car ils n’ont pour but que de ramasser l’argent). Ce groupe délègue à la société Laeisz GmbH (pour Reederei F. Laeisz, du nom de son fondateur), basée à Rostock en Allemagne, le soin de sa gestion opérationnelle. C’est avec Laeisz que l’équipage est en contrat. Le rôle de Laeisz est de trouver une société désirant affréter le navire pour transporter des marchandises. Ici c’est MSC (pour Mediterranean Shipping Company, société basée en Suisse à Genève ; la Suisse ayant un large front donnant sur la Méditerranée comme chacun le sait). MSC a le droit de rebaptiser le bateau et l’a donc appelé Uganda. Le rôle de MSC est de trouver des clients voulant transporter des marchandises d’un port à l’autre et de définir des routes maritimes pour répondre aux demandes des clients.

Le contenu des containers

Le capitaine ne sait pas exactement ce que contiennent les containers mais il connaît le type de contenu… pourvu que la déclaration faite soit exacte. Le capitaine semblait insinuer que souvent, entre ce qui est déclaré et ce qui se situe vraiment dans les boîtes, il y a un monde. Le capitaine est en droit de refuser de charger un container s’il n’est pas sûr de son contenu ou craint pour la sécurité du navire. Ce fut le cas récemment avec un container transportant des feux d’artifices qui se sont avérés être des énormes « bombes ». Les marins n’aiment pas les feux d’artifice. Aussi au titre des anecdotes, il y a quelques années, le capitaine se souvient avoir vu sur la liste des marchandises transportées sur le MSC entre les États-Unis et l’Amérique du Sud… des lance-missiles. Bienvenus dans le monde du transport maritime de marchandises !

L'équipe des officiers presque au complet, plus leurs humbles passagers.
L'équipe des officiers presque au complet, plus leurs humbles passagers.

La soirée s’étire jusqu’à 23 h, avec des anecdotes de marins (et aussi un intérêt certain pour mon voyage autour du monde).

Dans la foulée, j’ai réussi à obtenir du Chief Engineer de pouvoir visiter la salle des machines demain à 10 h 30. YAY !

Carte
A propos

Moi c'est Sylvestre, ou Sly. En 2013-2014 j'ai pris une année sabatique pour effectuer un tour du monde. Ces quelques pages racontent mes péripéties. Si vous voulez lire l'histore depuis le début, ça commence ici !

J'aime les voyages longs et lents. L'objectif de ce tour du monde était donc de ne pas prendre l'avion. Spoiler, j'ai lamentablement échoué ! Mais j'ai tout de même traversé la plupart des océans en cargo.

Ce site n'est plus régulièrement mis à jour, mais vous pouvez toujours me voir sauter aux quatre coins du monde sur Jumping Traveler ou me contacter sur twitter.